Comment photographier un ciel étoilé ? Les conseils du photographe Marc Lelièvre
Qui ne s’est pas posé la nuit sur une terrasse ou dans un champ à observer le ciel étoilé ?
Le spectacle est souvent sublime pour celui qui est patient et observateur. La photographie de ces voutes célestes demande un peu de technique, de volonté, et bien sûr de bien choisir le lieu et le moment.
Trouver le bon endroit
Entre le cœur d’une grande ville et le désert des Agriates en Corse, vous n’aurez pas les mêmes chances de faire une belle photo d’étoiles ! Vous pouvez consulter sur internet des cartes de pollution lumineuse qui vous permettront de situer les zones qui offrent une visibilité maximale des étoiles et de la voie lactée. Les Alpes de Haute Provence et la Corse sont des lieux rêvés pour réussir vos photos de ciel étoilés.
Choisir le bon moment
Il vous faudra attendre la nuit noire, soit la nuit dite « astronomique », souvent autour d’1h30 après le coucher du soleil ou 1h30 avant son lever.
Penser au repérage
Une fois le lieu choisi et repéré sur une carte, il est préférable de faire un repérage de jour sur le terrain, afin de réfléchir au cadrage, aux éléments du paysage que l’on souhaite inclure.
Le matériel recommandé
Un trépied pour les poses longues.
Un ou plusieurs objectifs lumineux, c’est-à-dire avec une grande ouverture du diaphragme. L’idéal est un objectif grand angle de f /2.8.
Les réglages
Une fois l’objectif choisi et monté sur son boitier ainsi que sur le trépied, faites la mise au point sur les étoiles. Utilisez l’ouverture maximale, en mode manuel, et utilisez la visée par écran, à la longueur focale prévue. Ce réglage de mise au point n’est pas forcément le réglage infini de l’objectif. Passez en mise au point manuelle, visez une étoile lumineuse, zoomez la, essayez de la rendre la plus nette possible et n’y touchez plus !
Le cadrage et la composition
C’est souvent le plus délicat. Vous pouvez vous aidez d’éclairage à lampe torche sur les éléments du paysage ou alors, une autre technique consiste à prendre des photos à ISO Max avec un temps de pose court (entre 1 et 5s) et de corriger la position de son appareil en fonction de la photo qui vient d’être prise. Vive le numérique ! Il vous faudra parfois réaliser une vingtaine de photos. Sachez que des éléments proches dans le cadre peuvent être flous : la profondeur de champ est faible à grande ouverture du diaphragme et une mise au point à l’infini.
Sensibilité ISO et temps de pose
Pour la sensibilité, une valeur de 1600 ou 3200 ISO sera à minima nécessaire. Pour le temps de pose, optez pour une durée la plus longue possible, d’une part pour compenser le manque de lumière, mais aussi pour avoir une sensibilité ISO la plus basse possible (même si 1600 sera un minimum de toute façon).
La vitesse et la règle de 500
Au-delà d’un certain temps de pose vous risquez de voir les étoiles s’étirer (la terre tourne vite !), il existe pour cela une règle qui permet de fixer le temps de pose à ne pas dépasser pour éviter des étoiles en mouvement.
La formule pour déterminer le temps de pose à ne pas dépasser est la suivante :
500 / focale utilisée (en mm) = temps de pose à ne pas dépasser (en secondes)
Prenons un exemple. A 16mm, la formule nous donne : 500 / 16 = 31 secondes.
Conclusion
La réussite de la photo dépendra de la composition, de la relation des éléments entre eux, de l’histoire racontée. Notez que si le ciel vous apparait un peu lumineux sur l’horizon, avec une lumière jaune, c’est normal, il y a toujours un peu de pollution lumineuse, on y échappe rarement. Si vous avez des couleurs dans le ciel étoilé, c’est normal aussi, l’œil ne peux pas les voir mais le capteur de l’appareil photo oui !
Bonnes photos !