C’est avec un peu de culpabilité que nous évoquerons la météo, comme pour une conversation qui aurait du mal à décoller, mais chez nous, le cagnard fait partie intégrante du paysage. Toujours à l’heure pour accueillir les estivants, il parade tout le jour en son zénith et les nuits ont parfois du mal à faire oublier sa besogne.
Pour le photographe d’art ce spot torride solidement ancré dans les cieux est une bénédiction. Sa puissance est telle que la chaleur brûlante de l’été est présente sur les images. Les objets irradiés semblent flotter comme des mirages au milieu du décor. Pour un peu, on entendrait les cris stridents des cigales qui suffoquent.
L’ombre est un bien précieux, même au bord de l’eau on la cherche pour espérer un déjeuner au frais. Les touristes agglutinés sous les pins ou retranchés contre un rocher le savent bien. En ville, les rues sont calmes à l’heure de la sieste. Le soleil à l’aplomb ne laisse aucun répit au promeneur qui en vient à souhaiter que tous les édifices présentent le même porte-à-faux que la « Villa Méditerranée ».
Le cagnard est un personnage du midi. On le désire. On le craint. On vient le chercher. Nul besoin de distinguer le disque blanc sur une photo. Même hors champ, on ne voit que lui.