Le son du cliché
Celui qui a les yeux de Chimène pour la photographie doit-il pour autant négliger d’avoir de la feuille ?
Grand Dieu non ! Les sens s’entendent si bien entre eux, pourquoi les opposer ?
Pour ce début d’année 2019, nous vous invitons à prêter une oreille et une œillade à l’opéra de Marseille.
En Février, on y joue Faust, de Gounod, une merveilleuse variation sur la jeunesse éternelle, thème que les irréductibles photographes associeront volontiers à leur art ; aux portraits inaltérables des stars du cinéma en noir et blanc, aux retouches numériques qui gomment l’âge de nos « idoles » ou aux photos de familles où l’on a dix ans pour toujours.
Visiter l’opéra de Marseille c’est aussi se tourner vers l’architecture chaotique de la ville. La majestueuse colonnade de l’opéra le partage aux immeubles vétustes du quartier, aux folies contemporaines du port tout proche, aux bâtiments grisâtres de l’après-guerre, aux églises médiévales, aux hôtels richement rénovés… Marseille dans toute sa splendeur ; les édifices poussant les uns à côtés des autres, sans logique apparente pour donner à la cité ce charme hétéroclite des villes du Sud.
Tendez l’oreille maintenant, oubliez les images, vous écoutez Faust.
Là ! C’est l’air des bijoux qui résonne.
On a beau faire, la musique nous ramène encore à l’image… Trois notes et on revoit la Castafiore taper sur les nerfs du capitaine Haddock.
Merveilleuse année à toutes et à tous !
Nous vous la souhaitons riche en belles images et jalonnée de mélodies enchanteresses.